Qu’est-ce que le fourrage fermenté ?
Contrairement à ce que l’on pense, les vaches, moutons et chevaux ne mangent pas que de l’herbe ! En effet, pour avoir un apport alimentaire suffisant tout au long de l’année (et surtout en hiver), les animaux sont essentiellement nourris avec des dérivés de plantes cultivées, telles que le maïs, mais aussi le sorgho, le seigle, l’herbe et la luzerne. Ces dérivés sont appelés fourrages et il en existe différentes sortes : vert, enrubannage, ensilage, foin… (selon le degré d’humidité recherché).
Pour se conserver plus longtemps, le fourrage peut être fermenté, c’est le cas de l’ensilage. C’est le produit formé lorsqu’une plante ou un mélange de plantes d’une teneur en humidité suffisamment élevée, susceptible d’être altérée par des micro-organismes aérobies, est stocké en anaérobiose. Ce fourrage permet de nourri le bétail tout au long de l’année et notamment les bovins qui ont des besoins importants


Comment fonctionne la fermentation ?
Le fourrage est le résultat de la fermentation anaérobie (sans oxygène) des plantes par des micro-organismes (bactéries lactiques). Comme vous le savez sûrement, nous consommons de nombreux aliments fermentés comme les yaourt, le chocolat, la choucroute ou le kimchi, car la fermentation permet de conserver les aliments plus longtemps !
La fermentation va entraîner une diminution du pH, ce qui limite le développement des micro-organismes indésirables comme les pathogènes et les moisissures. Cependant, l’ensilage est un procédé complexe et une mauvaise maîtrise peut entraîner des pertes : jusqu’à 20 % de matière sèche et 10 % de production laitière.


Quels sont les problématiques liées aux fourrages fermentés ?
Si un problème survient durant la fermentation, il sera certainement de nature microbiologique. On observe notamment le développement de bactéries pathogènes (E. coli, Clostridium sp., butyriques, Listeria sp., Salmonella sp.), mais également la production de mycotoxines par des moisissures du genre Aspergillus.
Ces contaminations sont responsables d’une diminution de la qualité nutritive et sanitaire du fourrage et donc d’un moins bon apport alimentaire pour les animaux ce qui entraîne une baisse de la qualité du lait. De plus, la digestion des animaux est plus difficile et les risques d’intoxication ou de développement de pathologies comme les mammites sont accrus.
Quelles sont les solutions disponibles ?
Heureusement des solutions existent ! En cas de problème, il est possible d’agir en amont de la fermentation mais aussi une fois le fourrage fermenté. Les solutions existantes peuvent favoriser la fermentation par l’ajout de bactéries lactiques ou d’enzymes (cellulase, amylase). Elles peuvent également lutter contre le développement des moisissures (levures) ou diminuer le pH (acides formique ou lactique).
Cependant, il faut savoir quelle solution utiliser et quand le faire. C’est pourquoi, avec l’analyse de votre fourrage par Rosella BioSystem, vous allez pouvoir savoir si votre fourrage est de bonne qualité et si ce n’est pas le cas savoir exactement quel est le problème et comment agir !
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